Lorsqu’un designer d’intérieur, un architecte ou un dessinateur réalisent un projet, ils effectuent différentes tâches. Ces tâches correspondent à des phases d’avancement qui s’articulent toujours de la même manière dans le temps. Ici nous allons nous concentrer sur la phase APS (avant projet sommaire) .
Chaque phase est composée de ses propres éléments graphiques attitrés. Au début, un novice entendra parler d’EDL, d’ESQ, d’APS, d’APD, de PC d’EXE, de DCE, de DQE, etc… et si personne ne vous l’explique, c’est du chinois ! C’est normal, pas de panique. La plupart des étudiants qui finissent leur cursus scolaire ne maîtrisent pas bien ces différentes phases. Il faut un peu d’expérience auprès des professionnels pour bien connaître et savoir faire.
Peu importe la nature de votre projet. Que vous soyez sur un projet de rénovation, de construction ou même de transformation. Que vous traitiez avec des particuliers ou avec des professionnels. Il y a des étapes qui sont obligatoires. Et ces étapes sont toujours les mêmes. L’avant projet sommaire en fait partie. Il est même un des meilleurs moment de votre travail…
A quoi sert un avant projet sommaire ?
Il doit être clair, concis et séduisant à la fois. Mais Pourquoi ? A quoi sert-il ? L’avant projet sommaire est essentiel. Son rôle est de présenter en plan et en volumes ce que vous imaginez. Mais attention, vous n’êtes plus en phase d’esquisse.
Tout les efforts que vous avez fournis ces dernières semaines l’ont été pour lui : l’avant projet sommaire.
Ce que vous présentez doit être chiadé. Simplement parce que c’est un élément de vente. Le plus pétillant, c’est que c’est la première fois que vous présentez votre travail de manière concrète. Ce sont les premiers éléments propres et précis que vous montrez à vos clients. Les précédents éléments étaient des esquisses, des intentions, des axes, des idées… mais là, vous êtes censé ne presque plus le retoucher.
En plus, vous devez être cohérent avec le budget alloué. Cet avant projet sommaire va vous permettre de savoir si vous êtes dans la bonne fourchette de prix et même déjà de l’affiner.
C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’il est appelé « sommaire ». Effectivement, si vous ne collez pas au budget, il servira de base de discussion pour trouver des solutions alternatives mieux appropriées. Jusqu’à ce que vous fixiez le projet et vous passerez donc à la phase APD (avant projet détaillé).
Quand faire un avant projet sommaire ?
L’APS arrive chronologiquement après avoir bien reproduit et étudié votre bâtiment existant. C’est à dire la première phase « d’épluchage » : l’EDL (Etat Des Lieux). Les plans et volumes doivent être recueillis avec la plus grande précision. C’est votre support de base. S’il est défaillant, tout le reste le sera fatalement.
Une fois votre existant mis au propre, vous mettrez en place d’un cahier des charges. Les besoins complets analysés et retranscrits. Ainsi que les doléances des clients, les contraintes et nombreux autres critères.
Ensuite vous allez rechercher des solutions… un paquet de solutions. Jusqu’à trouver LA solution. Toute cette période s’appelle la phase ESQ (esquisse). Mais ce n’est pas parce qu’elle se nomme comme ça qu’il s’agit essentiellement de croquis. Non, loin de là ! C’est une phase de recherche qui déterminera complètement la suite des événements. C’est le moment de mettre en place un process précisément étudié pour ne pas vous tromper. Sinon vous passerez votre temps à jouer à la loterie. C’est à dire que vous ne serez pas certain d’avoir fait les bons choix, tant que vous n’aurez pas présenté l’avant projet sommaire. C’est clairement, risquer de le désastre.
Après tous ces moments de plaisir, de stress, de joie et d’efforts intenses…vous pourrez concocter un magnifique APS.
De quoi est composé un avant projet sommaire ?
De quoi avez vous besoin pour faire comprendre votre création ? Avez vous des éléments clés ou originaux ? Des détails techniques qui doivent absolument être expliqués ? Le projet est il plutôt axé horizontalement ou verticalement ? En gros y a t’il besoin de monter des hauteurs, des volumes, des matériaux, des couleurs, des lumières … ?
Métier passionnant
Ce qui fait la beauté de notre métier c’est l’envie que nous avons de faire rêver les gens. Nous en parlions justement avec Zohra ces jours-ci : c’est ce qui nous anime ! Clairement si nous n’avons pas un « waouh » lorsque nous présentons un APS c’est que nous avons échoué. Et clairement ça ne nous arrive jamais. Pourquoi ? Grâce à notre cahier des charges, nos process et méthodes oui… et aussi parce qu’on réalise des avant projets sommaires passionnants.
Les gens qui se contentent du minimum vous diront que l’APS c’est les plans et des vues pour comprendre les volumes. Ok c’est une base effectivement. Mais quel dommage, quand on a travaillé pendant des semaines à créer quelque chose de merveilleux, de ne pas le présenter comme NOUS on le voit. C’est à dire extraordinaire.
Un conseil, plus votre présentation sera extraordinaire, plus votre client sera ébloui. Faites moi confiance, vous le ressentirez et ça c’est vraiment gratifiant !
Valorisez ce qui doit l’être : les points importants
Si vous devez faire des élévations pour qu’on comprenne bien ce qu’il se passe à la verticale n’hésitez pas. Si vous devez faire un détail important aussi. Vous pouvez parfaitement produire une maquette ou imprimer certains éléments en 3D. Les mêmes personnes vous diront que si vos clients n’aiment pas vous devrez tout refaire… c’est vrai, mais ils aimeront. Parce que votre cahier des charges, vos process et vos méthodes seront parfaitement respectés. Aucune erreur possible.
Combien d’avant projets sommaires doit on faire ?
Bien entendu, sagissant d’une phase d’étude sommaire, il doit être modifiable. Le tout est d’estimer combien de fois vous vous autorisez à le faire. C’est à dire, à partir de quand est-ce que cela n’est plus rentable ?
Seuil de rentabilité
Lorsque je manquais d’expérience, c’est une question que je me posais souvent. Je ne voyais pas d’inconvénient à refaire 10 fois le même travail. Enfin si… je voyais que je ne gagnais pas d’argent. Mais j’étais tellement emballé dans mon job que ça ne me dérangeais pas de proposer toujours plus de solutions différentes. La créativité est un vilain défaut.
Sauf que… lorsque j’ai commencé à avoir plus de clients, je me suis retrouvé complètement débordé. Et résultat, non seulement je travaillais énormément pour gagner peu, mais en plus je ne prenais plus de plaisir à faire ce job que j’aime tant.
Alors, je me suis renseigné auprès de mes confrères et partenaires. Nombreux étaient dans la même situation, mais certains m’ont appris à maîtriser mes clients. Car en fait il s’agit juste de cela.
Imposez vous : c’est votre prestation pas celle du client
Et oui, si vous ne fixez pas de règles c’est comme laisser un enfant devant une tablette de chocolat. Vous pouvez être sûr que l’enfant va tout manger si vous ne lui dites pas qu’il ne peut pas. Et bien vos clients sont pareils, si vous n’êtes pas clair… ils vous mangent tout crus !
Nous avons donc mis en place nos propres méthodes pour canaliser nos clients. Notre métier est très spécifique car il porte sur la créativité. Il y a forcément de nombreux points qui rentrent en compte. Nous avons trouvé des solutions universelles pour pouvoir réguler en amont nos avant projets sommaires et toutes nos phases de travail.
Mais tant que vous ne serez pas formé à cela, vous resterez avec une manière de fonctionner qui vous est propre. Donc mon conseil, c’est de bien étudier ce fonctionnement général pour connaître le volume acceptable de votre production.
Si vous aimez notre travail n’hésitez pas à soutenir notre mission éducative sur le net en souscrivant à notre programme.